Citation de la marque garantie, forte visibilité, association à des valeurs positives : nombreuses sont les raisons qui poussent des entreprises privées, parfois déjà partenaires de skippers ou d’équipes, à accoler leur nom à celui d’une course. Décryptage de cette stratégie à travers quelques exemples.
Ils seront 138 solitaires au départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, une participation record qui s’accompagnera sans doute d’un autre record : celui du nombre de partenaires embarqués avec les skippers. Certains, moins nombreux, optent pour une autre stratégie – ou une stratégie complémentaire – en choisissant de s’offrir le naming de courses. C’est le cas du CIC, filiale du Crédit Mutuel, qui, ces trois dernières années, s’est engagé comme Partenaire Titre de The Transat CIC et de la CIC Normandy Channel Race, tout en devenant Partenaire Principal de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.
Un engagement complémentaire à celui du Crédit Mutuel auprès de Ian Lipinski sur le circuit Class40. “Chaque partenariat a un espace bien distinct, confirme Daniel Baal, Directeur Général du CIC et de Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Pour ce qui est du CIC, banque d’une entreprise sur trois en France, c’est le challenge d’accompagner une entreprise évènementielle – OC Sport Pen Duick – dans la mise en place d’une course de légende – la Transat Anglaise, rebaptisée pour l’occasion The Transat CIC – qui est à l’origine de notre engagement. Nous avons depuis ajouté deux autres belles courses à ce rendez-vous parce que cela correspond à notre volonté de positionner notre réseau auprès du tissu économique local, notamment sur les régions du Grand Ouest.”
© Alexis Courcoux
Paprec, qui a longtemps accompagné Jean-Pierre Dick en Imoca et est aujourd’hui, avec Arkéa, aux côtés de Yoann Richomme pour le prochain Vendée Globe, vient également de faire le choix de s’engager auprès d’événements. Le groupe est en effet devenu Partenaire Titre pour trois éditions de l’ex Transat en double Concarneau-Saint-Barthélemy, rebaptisée Transat Paprec, mais également Partenaire Principal de La Solitaire du Figaro pour six ans. “Notre ambition est d’être un partenaire de la voile à plusieurs niveaux, un soutien important de la course au large en France, explique le Directeur Général du leader français du recyclage, Sébastien Petithuguenin. Nous souhaitons par cet engagement venir renforcer la filière Figaro, qui représente à mes yeux une forme d’élitisme républicain, avec des gens qui travaillent, apprennent, font leurs gammes et se donnent les moyens d’arriver à un niveau exceptionnel. »
Paprec a conditionné son engagement auprès de la Transat Paprec à une évolution de son format, d’où la décision, partagée avec son organisateur OC Sport Pen Duick, de passer au format double mixte. “Je n’avais pas envie d’un placard sur l’eau marqué Paprec, nous voulions être utiles, poursuit celui qui a participé à La Solitaire du Figaro en 2018. Ça a beaucoup de sens pour nous d’ouvrir plus largement la possibilité à des femmes d’accéder à la Transat Paprec et au circuit Figaro Beneteau. Nous avons joué le rôle de catalyseurs dans ce choix et nous continuerons à être très engagés.”
Guyader, Guy Cotten, un engagement de territoire
Un engagement qu’on retrouve chez Guyader Gastronomie, qui a longtemps été sponsor titre du Grand Prix Guyader, avant de devenir cette année co-partenaire titre de la Guyader Bermudes 1000 Race, première course de la saison en Imoca. “Je suis attaché à ce principe de naming, parce que je ne me verrais pas être sponsor d’un événement juste pour faire de la communication. Sur ces épreuves, nous sommes associés à toutes les décisions et participons à l’organisation”, confirme Christian Guyader, président de l’entreprise dont il a porté les couleurs sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe en 2018 (et accompagnera Gwen Chapalain sur l’édition 2022 en classe Rhum Multi). Et le chef d’entreprise d’ajouter : “Sponsoriser des courses a du sens pour une entreprise ancrée en Bretagne comme la nôtre, qui défend une identité territoriale forte. C’est une façon de s’impliquer dans le développement économique de la région.”
C’est la même logique de territoire qui a poussé Guy Cotten, fournisseur technique de nombreux marins et teams de course au large, à opter pour le naming de course dès 2013 en embarquant sur la Solo Concarneau, rebaptisée Solo Guy Cotten. “Nos racines sont à Concarneau, c’était important pour nous d’être présents sur cette course”, explique Julien Bertholom, chargé des partenariats voile. Qui estime que le naming apporte plus qu’un sponsoring classique auprès d’un coureur : “Nous soutenons ponctuellement des bateaux, mais estimons que le naming de course est plus intéressant niveau visibilité et image. Ça nous permet de nous positionner comme un acteur référent du milieu.” Avec visiblement des résultats : “Les ventes de la gamme yachting, qui s’adresse aussi bien aux skippers professionnels qu’aux plaisanciers, ont d’ailleurs progressé grâce à notre engagement sur la course.”