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La Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre a fêté cette année ses 30 ans, avec un plateau record de 95 duos engagés et donc des sponsors encore plus nombreux pour les accompagner. Trois d’entre eux, le Groupe Apicil, Centrakor et Viabilis, racontent comment ils ont “accroché” à la course au large et activé leur partenariat à l’occasion de cette seizième Route du Café.
“Peu importe le nombre d’années d’expérience, un village de course reste un temps fort pour les entreprises et une occasion de faire vivre pleinement les contrats“, commence Véronique Roux, responsable du développement social au sein du Groupe Apicil, partenaire en Imoca de Damien Seguin depuis 2018. Pour la mutuelle lyonnaise, la stratégie d’activation reste inchangée : fédérer les équipes autour du projet en interne et communiquer autour de l’inclusion du handicap dans la société en externe.
Sur le premier volet, la transat en double a été une nouvelle occasion pour des collaborateurs de tenir le stand d’Apicil, sélectionnés après un appel à volontaires. Avec les rotations, ce sont 28 salariés du groupe qui sont ainsi venus parler de leur métier auprès des 600 000 visiteurs recensés sur le village havrais. “On se renouvelle en faisant du participatif, c’est la clé d’un partenariat longue durée, confirme Véronique Roux, dont le questionnaire de satisfaction en interne à l’issue du village affichait 93% de Net Promoter Score (NPS). On gagne en engagement collaborateur. Ceux qui passent par l’expérience village deviennent des ambassadeurs et sont plus investis.”
Vis-à-vis de l’externe, l’événement a permis de renforcer et diversifier les animations handisport, avec l’organisation de tournois de parabadminton, basket en fauteuil, volley assis, ou encore de boccia, proche de la pétanque, au sein du stand installé en face de l’Imoca de Damien Seguin, épaulé sur la transat en double par Laurent Bourguès. Le coût de cette activation ? ”Sur la semaine, ça représente moins de 20 000 euros d’investissement”, répond Véronique Roux, dont le budget est issu du fonds d’action sociale du groupe. Pour quelles retombées ? “Il est trop tôt pour calculer le ROI (retour sur investissement), mais sur le Vendée Globe, on était à x36. La Jacques Vabre, c’est plus petit, mais on reste sur des chiffres colossaux.”
“La force du sponsoring voile,
c’est que c’est un projet dans la durée”
Les bons chiffres des retombées de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe 2022 ont également poussé Centrakor, alors nouveau venu en Class40 auprès du skipper varois Mikaël Mergui (malgré son abandon), à remettre ça : “On sentait que l’histoire n’était pas finie avec cette incroyable équipe”, confirme Nathalie Grand-Clément, directrice générale. La visibilité externe avait été évaluée en équivalent achat d’espace brut à 1,6 million d’euros grâce à un bateau “aux couleurs très distinctives, joyeuses, qui ont permis d’avoir beaucoup d’attention médiatique.” Si la Route du Café attire environ moitié moins de visiteurs au Havre que la transat en solitaire à Saint-Malo, les départs décalés décidés cette année par l’organisation ont en outre davantage mis en valeur les Class40 – d’autant que les Imoca ont été contraints de rester au port – avec une audience de près de 900 000 téléspectateurs sur France 3 le dimanche 29 octobre, record de la chaîne pour la course.
Côté présence sur le village en revanche, Centrakor a fait le choix de “ne pas prévoir un budget dédié”, explique sa directrice générale, avant de préciser : “La force du sponsoring voile, c’est que c’est un projet dans la durée. On fait naviguer les collaborateurs toute l’année en fonction des déplacements du bateau plutôt que de les inviter tous au Havre, ça permet de réduire les frais”. Un concours à destination des clients a tout de même été lancé, avec 2 000 participants et un vainqueur qui a remporté une navigation avec Mikaël Mergui en 2024, tandis que quelques fournisseurs de Centrakor sont tout de même venus au Havre. “Au final, ça a donné un événement plus intimiste et humain. C’est dommage que la météo ait contraint à l’annulation du feu d’artifice des trente ans, mais ça fait partie du jeu”, conclut Nathalie Grand-Clément.
Un jeu que découvraient pour la première fois au Havre les équipes de Viabilis, engagées depuis cette année en Ocean Fifty aux côtés de Pierre Quiroga (secondé par Ronan Treussart sur la transat en double). ”On avait prévu tout un dispositif, avec 10 invités par jour et surtout 60 collaborateurs venus de toute la France pour le deuxième week-end”, explique Chloé Poulizac, responsable communication et marketing du promoteur immobilier. “Un énorme dispositif à l’échelle du groupe” (70 collaborateurs) qui a permis de “faire vivre le projet d’entreprise, de créer du lien et de communiquer sur nos valeurs”, précise-t-elle.
L’entreprise rennaise, qui a découvert l’univers de la voile en devenant partenaire de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe en 2022 avant de soutenir sur la même course Arnaud Pennarun lorsque ce dernier a perdu son sponsor juste avant le départ, y a pris goût, elle qui soutenait jusqu’ici surtout des sports collectifs régionaux. “Mais suivre un match ponctuellement et un projet voile sur la durée, ça n’a rien à voir”, commente Chloé Poulizac, qui voit dans le sponsoring voile “un facteur de différenciation crucial de nos jours”. Si le groupe ne souhaite pas communiquer sur le budget consacré à sa présence au Havre, “il entre dans la logique de montée en puissance de ce partenariat signé jusqu’à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe 2026”.