© Fly HD / Lorient Agglomération
Le 28 avril 2024 (ouverture du village le 23), Lorient La Base sera pour la première fois le théâtre du départ de The Transat CIC, la plus ancienne des courses au large en solitaire, créée en 1960. Une forme de logique pour ce port devenu au fil des années l’épicentre de la voile de haut niveau. Les teams sont déjà nombreux à s’y être installés, trouvant sur place tous les critères pour exceller. Des projets sont dans les cartons pour continuer à développer ce site très attractif.
Initié il y a environ 25 ans, avec des pionniers comme le défi 6e Sens, Alain Gautier ou Franck Cammas, la reconversion de la base de sous-marins de Lorient en pôle de course au large est un succès indéniable. Aujourd’hui, le nombre de projets installés sur place est impressionnant. “À l’année, nous accueillons sur les pontons de La Base 3 Ultims, 16 Imoca (plus un amarré à Kernével, à Larmor-Plage), une quinzaine de Class40, une trentaine de Mini 6.50, 25 Figaro Beneteau 3 et une bonne douzaine d’IRC. En tout, nous hébergeons 110 bateaux. Notre mission est de leur offrir les meilleures infrastructures possibles”, détaille Julien Bothuan, responsable du pôle course au large au sein de la Sellor, la société d’économie mixte qui gère les ports de l’agglomération.
Les raisons de cette attractivité sont multiples. “Pour nous, l’installation à Lorient était plus qu’une évidence, elle faisait partie du cahier des charges dans le montage du projet, raconte Romain Ménard, directeur général de Team Spirit Racing, la structure qui gère le projet Imoca Paprec Arkéa de Yoann Richomme. Nous trouvons ici une praticité technico-sportive exceptionnelle. Nous avons de l’espace à quai et nous pouvons sortir par tous les temps et à toutes les marées, pour très vite se retrouver au large. Autre grand atout : Lorient La Base est un bassin de compétences, 90 % de nos commandes se font entre Vannes et Brest. Cette proximité avec les fournisseurs est importante sur nos bateaux très complexes.”
À 3 heures de TGV de Paris, Lorient bénéficie également d’une grande facilité d’accès, un argument non négligeable auprès des sponsors. “En plus de concentrer une bonne partie de l’écosystème de la course au large, Lorient se situe au milieu des deux alternatives, La Trinité-sur-Mer et Port-la-Forêt, souligne David Sineau, team manager du projet Initiatives-Cœur, implanté à Lorient depuis sa création en 2012. C’est là qu’il faut être pour mener un projet de manière optimale et pouvoir être ambitieux.”
Un ambitieux projet d’extension
Du fait de cette attractivité, Lorient La Base est victime de son succès. “Dans l’état actuel des choses, il y a une forme de saturation, concède Julien Bothuan. Face à l’explosion des demandes, nous avons posé les choses et mis en place des critères d’accueil objectifs, liés aux aspects sportifs et économiques. Malheureusement, certains teams ont pu être recalés à un moment donné, mais pas tant que ça. Nous cherchons toujours à trouver des solutions pour optimiser les capacités d’accueil.”
Pour gagner en espace et en efficacité, différents projets sont portés par l’agglomération. L’un d’eux est déjà lancé, la Maison des Skippers, qui sera implantée à la place de l’ancien bâtiment des défis, détruit dans un incendie en 2018. La construction devrait débuter au mois de janvier 2024 pour une livraison à la fin du premier semestre 2025. “Dédiée à l’accueil des équipes, la Maison des Skippers aura une position centrale à La Base, explique Jean-Philippe Cau, président de Lorient Grand Large, structure chargée de l’animation et de la gestion du pôle course de Lorient. Elle sera divisée en deux grandes parties : un hangar technique permettra d’accueillir l’équivalent de deux teams Imoca, et, côté façade, la nouvelle capitainerie, les bureaux de Lorient Grand Large et d’associations de classe (Imoca et Figaro), une grande salle de sport, une salle de formation… La Maison des Skippers sera un tiers-lieu où beaucoup d’échanges se passeront.”
Par ailleurs, pour faire face à la demande, un ambitieux projet d’extension portuaire est également sur le point d’aboutir. “Un agrandissement à hauteur de 4,5 hectares à l’horizon fin 2026-début 2027, précise Julien Bothuan. La sortie du port sera ceinturée par un ensemble d’équipements type brise clapot, ce qui permettra d’ajouter du linéaire de pontons. Cela fonctionnera uniquement s’il y a le pendant à terre. Autour des blockhaus de la base sous-marine, il reste des zones en friche. Les conquérir permettra d’agrandir la surface de stockage de bateaux pour faire face à la demande importante.”
Selon Jean-Philippe Cau, les capacités de développement restent importantes : “La Base a démarré il y a environ 25 ans. Or, pour transformer un quartier d’une ville il faut une quarantaine d’années. Aujourd’hui, je considère que La Base est à 60% de ce qu’elle sera in fine d’ici une quinzaine d’années. Aujourd’hui la ville de Lorient est renommée pour son club de foot et le Festival Interceltique. Mais la France entière ne connaît pas encore La Base, loin de là. C’est pourtant quelque chose d’unique, qui doit devenir un marqueur de la ville de Lorient. L’enjeu touristique est majeur.”